Amer Safieddine Orthophonie, Neuroposturophonie, Hypnose

Questions sur l’hypnose

L’hypnose n’est pour l’orthophoniste qu’un outil complémentaire, différent des techniques traditionnelles.
Si l’orthophoniste traite avec le cerveau de ses patients, ne serait-il pas cohérent qu’il puisse intégrer dans son approche une stimulation de la partie modifiée de la conscience de ce même cerveau? Un professionnel de la santé, comme l’orthophoniste, ne se forme pas à l’hypnose pour « hypnotiser les gens », les « endormir », et amplifier son égo par la force de l’outil. Au contraire, Il apprendra en fait à le « ranger » pour se mettre à leur service, dans une position basse, humble. Il n’est pas non plus intéressé par l’illusion de pouvoir « contrôler » ses patients en allant sonder à la loupe leur inconscient. Il ne cherche pas enfin à leur faire dire des souvenirs fabriqués ou des « vies antérieures » inventées de toutes pièces.

hypnose-minMais il va apprendre à les écouter tels qu’ils sont et non tels qu’il aimerait qu’ils soient. Il va apprendre à les voir avec leurs propres yeux et non à travers ses grilles exclusives professionnelles ou personnelles.
Car nous savons que nul ne guérit que s’il a l’intention de guérir, que s’il met en mouvement ses propres processus de guérison. L’hypnose, comme la médecine, active ce processus homéostasique de l’inconscient, qui permet tout simplement la vie, la santé, le progrès.

L’hypnose n’est plus de nos jours associée aux spectacles télévisés. Elle est désormais admise et largement pratiquée dans le monde médical et chirurgical. L’apport de l’imagerie médicale nous permet désormais de visualiser de façon précise son impact cortical. Ainsi, en ajoutant l’hypnose à notre pratique d’orthophonistes, nous multiplions de façon considérable les voies d’accès aux différentes zones cérébrales de nos patients, pour les activer de la manière la plus adaptée.
Cela s'avérera indispensable pour tous les troubles à forte connotation neurologique, de la dyslexie à l’aphasie. Elle sera également fort précieuse lorsque la connotation émotionnelle est dominante, puisque l’hypnose agit sur le versant subjectif de nos représentations.

Qu’apporte de plus l’hypnose à la pratique d’un orthophoniste, et à son patient ?

L’hypnose ne repose sur aucune idée préconçue du traitement, ou un matériel préfabriqué applicable à tous. Elle travaille avec les outils, le langage, la représentation personnelle qu’a le patient de son problème, celle de la fin de problème, et celle qu’il se fait des moyens d’y parvenir.
Un trouble de la parole, du langage oral ou écrit et de la voix, n’est plus analysé, interprété, puis traité selon la seule grille d’évaluation des tests étalonnés, mais selon la façon toute personnelle et unique propre à chaque individu, si jeune soit-il. Car chaque être a une « conscience » particulière de son problème, pour peu que l’on se donne la peine de vouloir s'en informer, s’y intéresser, et lui accorder l’estime et la considération nécessaires.

Cela est-il suffisant pour établir et organiser une thérapie ?

Certes non, mais rien n’empêchera, chaque fois que cela sera utile, que l’on y associe tout outil technique en notre possession, et pour lequel nous sommes bien formés.
Disons pour résumer, et en schématisant, que tout en sachant que nous avons deux hémisphères cérébraux, nous peinons si souvent à en tirer des applications cliniques. Disons que nous avons appris à traiter avec le cerveau gauche de nos patients, oubliant qu’ils en ont un autre. Étonnés que pédalant sur un vélo dont une seule roue est correctement gonflée, nous puissions avancer plus lentement que prévu…

 

 

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